Histoire de la Corse
La Corse
La Corse est une île de la mer Méditerranée et une région française, ayant un statut spécial (officiellement « collectivité territoriale de Corse »), composée de deux départements : la Corse-du-Sud (2A) et la Haute-Corse (2B). Après avoir fait partie pendant quatre siècles et demi de la République de Gênes (qui laissait une large autonomie à ses communautés locales), elle fut indépendante le 30 janvier 1735 et donna le jour à la première Constitution démocratique de l'histoire moderne (1755), avant d'être conquise militairement par la France lors de la bataille de Ponte Novu, le 9 mai 1769. Depuis 1735, elle a eu pour hymne le Dio vi Salvi Regina1,N 1
Hymne National
Le Dio vi Salvi Regina est un chant religieux dédié à la Vierge Marie créé en Italie par saint Francesco de Geronimo vers 1675. Il est adopté comme hymne national de la Corse lors d'une consulte tenue à Orezza, le 30 janvier 1735, au cours de laquelle les chefs nationaux de l’île décidèrent la séparation de la Corse d’avec la République de Gênes. La nation corse proclame son indépendance et se place sous la protection de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie dont l’image sera empreinte sur ses armes et ses étendards. Dans cette version, un couplet ultime est ajouté, écrit directement en langue corse ; il fait référence à la victoire sur les ennemis de la Corse et par là signifie la nouvelle fonction de ce texte. Le plus souvent, ne sont chantés que les premiers, seconds et derniers couplets.
Constitution corse
La Constitution corse, votée par des représentants corses le 18 novembre 1755 à la Consulta generale di Corte, a été rédigée en italien et est souvent considérée comme la première constitution du monde moderne.
« La Corse se donne une constitution basée sur la souveraineté du peuple et la séparation des pouvoirs. Le pouvoir législatif reste confié aux consultes. L'exécutif est assuré par un Conseil d'État présidé par le Général et subdivisé en trois sections : politique, économique et militaire. Le pouvoir judiciaire est donné, suivant l'importance des délits, à des tribunaux situés au niveau de la paroisse, de la pieve, de la province ou de la Nation (Rota civile et Conseil d'État) »1.
Initiée par Pasquale Paoli, elle avait été précédée par la Première constitution corse, votée au Cunventu Sant'Antone di a Casabianca (Couvent Saint-Antoine de la Casabianca) le 30 janvier 1735 quand avait été pour la première fois proclamée l'indépendance corse.
Basée sur la séparation des pouvoirs législatif et exécutif et le suffrage universel, elle fut en vigueur de 1755 à 1769 (bataille de Ponte Novu, défaite militaire face aux troupes françaises). Elle visait à donner une légitimé absolue au Gouvernement de la Nation Corse.
Pascal Paoli
Pascal Paoli (en corse et en italien, Pasquale de Paolin 1) (Morosaglia, 6 avril 1725 - Londres, 5 février 1807) est un homme politique, philosophe et amiral corse.
La rébellion de la Corse (1729-1743) et le Gouvernement national du Royaume de Corse (1755-1769) fondent une large partie de l'identité corse d'aujourd'hui. Pascal Paoli est l'une des figures emblématique de cette période, la plus connue de toutes. Contraint de suivre son père Hyacinthe en exil à l'âge de 15 ans, il part pour Naples avec lui (1740). De retour en Corse en 1755, il perd l'ultime bataille qui l'oppose à l'armée royale française en 1769. Il aura vécu en Corse moins de trente ans, pour 15 ans à Naples, et 40 ans en Grande-Bretagne. Mais sa personnalité et son action intéressent bien au-delà des seuls Corses ou des historiens. Avec un fort attachement à son île natale et à sa culture, Pascal Paoli est une figure inscrite dans son temps, un homme des Lumières qui a tissé des relations d'amitié ou épistolaires à travers toute l'Europe.
Ainsi, Pascal Paoli fut à la fois un général corse, le chef de la Nation corse indépendante, un démocrate, un patriote et un homme des Lumières.